L’AFFAIRE
Ivan Abner Cantu (né en 1973) est un détenu hispanique qui se trouve dans les couloirs de la mort au Texas depuis 2000. Il a été condamné à mort en 2001 pour le meurtre de James Mosqueda, son cousin, et d’Amy Kitchen, la petite amie de James, à Dallas : selon l’accusation, il s’agissait de représailles à la suite d’un trafic de drogue qui avait mal tourné. Cependant, Ivan a toujours clamé son innocence : il n’avait pas de casier judiciaire, bien qu’il ait grandi dans un environnement difficile, et avait trouvé un emploi en tant qu’ouvrier et dans une église.

Pendant toute la durée du procès, Ivan n’a jamais bénéficié d’une défense adéquate : les avocats désignés par l’État n’ont cité aucun témoin, n’ont pas demandé l’avis d’experts, n’ont présenté aux juges aucune des nombreuses preuves à décharge et n’ont procédé à aucun contre-interrogatoire des experts et des témoins de l’accusation. A plusieurs reprises, les enquêteurs ont donné des instructions inappropriées aux témoins de l’accusation, et le principal témoin contre Ivan a ensuite été condamné pour parjure. Aucun test ADN n’a jamais été effectué sur Ivan. Les résultats d’enquêtes indépendantes ultérieures ont été publiés, ce qui montrerait que les preuves sont incompatibles avec la reconstitution à l’origine de la condamnation à mort.

Ivan a été en relation avec la Communauté de Sant’Egidio pendant près de 20 ans, en tant que correspondant loyal et attachant.
Dani, l’une de ses correspondantes, qui vit à Washington DC, a écrit : « Ivan et moi nous écrivons une ou deux fois par mois, et il n’y a pas une lettre que je reçoive dans laquelle il ne m’encourage pas d’une manière ou d’une autre, et ne me demande pas comment vont mon fils et mon mari. Je compte sur ses lettres et lui, dit-il, compte sur les miennes […] Je ne crois pas à la peine de mort, et même s’il était coupable, je ne pense pas qu’il devrait mourir. J’ai été bouleversée par la responsabilité de sauver la vie d’Ivan tout en sachant que je ne pouvais pas faire grand-chose« .

Maintenant que l’exécution a été fixée au 26 avril 2023, nous voulons nous tenir aux côtés d’Ivan, avec compassion et une ferme opposition à toute chaîne de vengeance et de violence. Nous demandons que sa vie soit épargnée.